Jean-Pierre Bienaimé, Président de l’IREST et Anne-Marie Laulan, Membre du Conseil d’Administration ont été interviewé à l’occasion du n°85 de la Revue Hermés.

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« Quiproquo », « équivoque », « malentendu », « sous-entendu », « ambiguïté », « désaccord », « méprise », « divergence », « différend » ou « imbroglio ». Autant d’énigmes dans les relations humaines et autant de points d’appui pour la communication, la négociation, la cohabitation entre les individus, les cultures ou les sociétés.

Hermès interroge ici ce paradoxe : alors que les idéologies techniques et biotechnologiques oeuvrent pour une réduction de tout écart, de toute marge de manoeuvre, et prétendent obérer toute incommunication et alors que l’acommunication se déploie de plus en plus, questionner ces techniques révèle des incommunications fécondes. Au commencement est l’incommunication !

Communication, incommunication, acommunication : ce triptyque, au coeur des recherches de Dominique Wolton, s’avère d’une grande efficacité pour rendre intelligibles les incompréhensions, les propos émis et pas nécessairement reçus. Tout ce qui circule possède sa signification, souvent en creux.

Ce numéro comprend trois parties. La première démontre en quoi les incommunications sont constitutives de la communication – ou, pour le dire autrement, que toute communication se nourrit d’incommunications. La deuxième revient sur les incommunications dans leurs rapports avec les sciences, les techniques et la société : celles-ci s’inscrivent dans des modèles et bénéficient de l’apport des technologies. Ceci n’indiffère pas la société qui, à son tour, incommunique. Enfin, la dernière partie s’attarde sur les arts et la littérature et tente d’expliciter les liens entre incommunications et pratiques artistiques.